Audecoop valorise l'agriculture raisonnée contrôlée.


Audecoop valorise l'agriculture raisonnée contrôlée.

Audecoop est l'une des principales coopératives agricoles du Languedoc Roussillon. Active sur un territoire diversifiée, elle est à l'origine d'une production variée. Son action s'inscrit dans un souci de qualité qui cherche à respecter l'intérêt des producteurs tout en répondant aux interrogations sur la sécurité alimentaire et le respect de l'environnement.

"Avec la baisse du prix des céréales subit par les agriculteurs, on ne pouvait pas conserver le même taux de marge, avance Jacques Subreville, directeur général adjoint de la coopérative. Il a bien fallu qu'on mette nos moyens en commun." Ainsi naît Audecoop en 1997 du regroupement de cinq coopératives locales, répondant à la politique agricole commune initiée en 1992. De Béziers à la "frontière ariégeoise", la nouvelle entité se situe dans une zone aux terroirs variés entraînant des activités diversifiées.

Première activité d'Audecoop, la collecte de céréales s'est élevée à près de 120 000 tonnes en 1999 (blé dur, maïs, tournesol), dont une large partie est réutilisée dans sa production d'alimentation pour bétail. Sur les contreforts pyrénéens et dans la Montagne Noire, les adhérents produisent de la viande de porc, d'agneau ou de volaille. La coopérative exerce également une activité d'approvisionnement de produits agricoles avec plusieurs magasins dont certains, à l'enseigne Gamm Vert, sont ouverts au grand public. Depuis quelques années, elle intensifie sa présence dans le secteur viticole au travers de Goe Services qui commercialise des produits "d'habillage" du vin (bouteilles, étiquettes, bouchons...), et du laboratoire œnologique Vigne et Vin. Audecoop a également élargi ses activités au travers de plusieurs filiales, lui permettant de maîtriser les filières de production : abattoir de volailles, usine de production de semence, transformation de produits légumiers.

L'activité légumière répond à une politique de diversification dont l'objectif est d'assurer de meilleurs revenus aux agriculteurs. Dans une région où les surfaces sont petites ou moyennes, l'irrigation autorise des cultures à plus forte valeur ajoutée. Audecoop favorise donc la production d'asperges ou de tomates et a créé Audia, une filiale de transformation qui conditionne les tomates à des fins industrielles. Pour se démarquer de la concurrence, Audecoop a acheté une usine de conditionnement en boite ou en tube de concentré et toucher ainsi un plus large potentiel de clientèle.

Outre le personnel des services administratif et logistique présent sur les différentes plates-formes de stockage et d'approvisionnement, la coopérative a mis en place un réseau de techniciens qui visitent les adhérents, les suivent dans leur activité en leur donnant des conseils techniques et en leur vendant des produits agricoles nécessaires à leurs cultures. Une démarche appliquée de longue date dans la culture traditionnelle, secteur où la coopérative est habituée à traiter avec les donneurs d'ordre. "On discute d'un cahier des charges avec nos acheteurs, explique le directeur général, et on fait produire les variétés qu'ils veulent recevoir au moment de leurs achats. De cette façon, nous négocions des prix de vente qui valorisent au mieux le travail de nos adhérents".

Cette tendance n'est pas réservée à la grande culture. Elle touche aujourd'hui la viticulture où les producteurs font de plus en plus le vin que leur demande le consommateur final. Audecoop a donc étendu au secteur viticole sa façon de faire dans les grandes cultures en créant Vinéalis, une démarche de viticulture raisonnée contrôlée. "C'est une garantie de suivi de cahier des charges, ajoute Jacques Subreville. Nos techniciens vont voir les viticulteurs, les caves particulières ou les coopératives pour savoir ce que souhaitent leurs œnologues. Ensuite, ils déclinent ça auprès des adhérents en terme de production, depuis la taille jusqu'au vendange."

Le suivi de la production répond également aux interrogations du public sur la qualité et la sécurité alimentaire. La coopérative applique depuis quelques années une politique de qualité et de traçabilité pour l'ensemble de sa production, en limitant par exemple les apports de matière azotée sur les cultures, pour éviter leur lessivage vers les nappes phréatiques. Elle a également créé des labels pour la viande (Agneaux ou Porcs du Pays Cathare) ainsi qu'une gamme d'aliments pour animaux 100% végétal. Ainsi, les outils de traçabilité mis en place par la coopérative pour sa production de tomates lui ont permis de gagner des marchés auprès des acteurs de l'alimentation infantile, très exigeants en terme d'absence de résidus dans les produits finis.

Audecoop compte désormais 240 personnes pour un chiffre d'affaires global de 92,4 M€ (606 MF) en 1999/2000. Un groupement d'employeurs, initié pour mieux gérer l'important effectif de saisonniers, a permis la création de 18 temps pleins (encadrement, maintenance, transport). "On a toujours un volant de 15 à 60 saisonniers en fonction de la période. Mais c'est de plus en plus difficile de trouver des personnes pour ces travaux précaires." Dans les mois à venir, Audecoop va s'attacher à proposer des contrats de travail intermittent (CTI) pour pérenniser ces emplois. Par ailleurs, la coopérative va rechercher son nouveau directeur informatique ainsi qu'une personne en charge de l'économat, "un poste qui exige beaucoup de dévouement, conclu Jacques Subreville." ...