Besoin de formation ou d'information ?

François Hollande a clairement affirmé : [il faut qu'] "un chômeur sur deux se voit proposer une formation dans un délai de deux mois" [il faut] "affecter plus de ressources vers les demandeurs d'emploi" Des paroles cohérentes que tout le monde approuve, mais impossible à imaginer de manière efficiente à court terme. Pourquoi ? 1. Il s'agit bien évidemment de proposer aux demandeurs d'emploi des formations qui débouchent sur un emploi. Encore faut-il connaître les emplois disponibles et non pourvus ! Depuis la fin du monopole de Pôle Emploi pour la collecte/diffusion des offres d'emploi, aucun acteur n'est à même de définir précisément la liste des emplois en tension à l'instant T sur une zone géographique. 2. Quand bien même les régions, qui planifient des achats de formation sur leur territoire pour ajuster demandes et offres, consultent les syndicats professionnels pour dégager des tendances, on peut légitimement remettre en question la fiabilité des résultats obtenus par des organisations représentant à peine 10% des entreprises. 3. Enfin, si, malgré tout, cet échantillon s'avérait représentatif, l'inertie du questionnement, de la formalisation du besoin et de la procédure d'achat public génère un délai de 24 mois minimum pour concrétiser les premières entrées en formation. Heureusement que les "petits" organismes de formation (55 000 en France) sont là pour répondre avec plus de réactivité aux besoins du marché. Maintenant, avec un système d'information efficient, croisant Déclarations uniques d'embauche, Besoins "obligatoirement" déclarés par les entreprises, entrées/sorties de Pôle Emploi et offres de formation disponibles, la formation serait une réponse au chômage. En attendant la révolution TIC sur le marché de l'emploi et de la formation....