Le médical sur Internet dope la croissance de Melody.


Le médical sur Internet dope la croissance de Melody.

Spécialiste du multimédia médical depuis 1994, Melody est un partenaire privilégié des laboratoires pharmaceutiques. La société développe aujourd'hui ses propres projets sur Internet en restant très proche des acteurs du monde médical. Melody envisage une forte croissance et prévoit 85 recrutements dans les trois années à venir.

"On est dans une niche, on y reste !" Pour Frédéric Bidault, directeur général de Mélody, l'une des clés du succès de la société tient dans sa spécialisation. C'est en tenant le cap du multimédia médical au profit des laboratoires pharmaceutiques que Mélody s'est développée avec succès depuis sa création en 1994. Fondée par Eric Villemin, un ancien médecin, et Frédéric Bidault, issu du monde de la communication, la société débute son activité avec 5 personnes en travaillant pour Sanofi et les Laboratoires Pierre Fabre. Aujourd'hui, Melody emploie 45 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 14 MF en 2000.

A partir de 1996, deux phénomènes favorisent le développement de la société : l'informatisation des cabinets médicaux et la formation médicale continue des médecins, rendue obligatoire par décret. Les nouvelles technologies sont rapidement adoptées par les laboratoires pharmaceutiques car celles-ci leur facilitent la communication avec leurs principaux prescripteurs. Mélody réalise ainsi près de 150 cédéroms à vocation scientifique, destinés exclusivement au secteur médical. "A l'époque, notre activité se portait pour 80% à 90% sur le off-line : présentation de produits, de cas clinique ou auto-formation. Aujourd'hui, on est sur un ratio 50% sites Internet, 50% off-line" précise Frédéric Bidault. Melody a en effet réalisé une quarantaine de sites Internet et compte parmi ses clients de grands laboratoires comme Aventis, Pierre Fabre ou Sanofi-Synthélabo.

Si la production au profit de l'industrie pharmaceutique reste le principal département de la société, Mélody souhaite également se développer vers d'autres activités. "On a de l'avance dans la réflexion stratégique, la gestion des contenus et des comités scientifiques. A partir de là, on se déploie pour apporter des solutions à tous les acteurs de la santé" argumente Frédéric Bidault. Ainsi, Melody envisage de créer une activité de gestion des congrès médicaux en proposant des outils sur Internet pour en automatiser l'organisation (inscription, réservation, retransmission de conférences...). Cette activité devrait être opérationnelle en 2002. Par ailleurs, en collaboration avec la société B. Tricot Consultants, éditrice de l'Annuaire des Associations de Santé, Mélody vient de lancer le site Associations et Santé. Ce portail propose aux associations de disposer de packs automatisés d'outils adaptés à la création de leur site Internet et de rediffuser leurs informations.

Mais le projet phare de Mélody, c'est Medpict, la "cité virtuelle de la santé". A l'origine de ce site Internet, les dirigeants de Melody souhaitaient valoriser le savoir-faire technique de l'entreprise et son expérience du secteur médical. Il fallait également fournir aux laboratoires pharmaceutiques un outil de communication vers le grand public. "Le positionnement de Medpict, c'est l'environnement de la santé en général, dans son aspect culturel, historique et scientifique", précise Frédéric Bidault. Medpict présente donc des expositions grand public sur l'histoire de la médecine et de la pharmacie, des animations destinées aux enfants de 6 à 11 ans, une banque d'images et une boutique en ligne mais aussi un espace professionnel. Le modèle économique repose principalement sur le financement des expositions par les laboratoires, complété par les ressources tirées de la publicité, de la librairie et de la banque d'images. L'audience actuelle (1500 à 2000 visites quotidiennes) devrait fortement augmenter lors de la mise en ligne de la version anglaise dans quelques jours. Au-delà des laboratoires pharmaceutiques, des partenariats sont également envisageables avec les principaux portails médicaux tels que Medcost, Atmedica (Vivendi) ou Egora (France Télécom).

Les objectifs de Melody sont "très ambitieux". L'émotion qui agite le secteur des nouvelles technologies ne semble pas gagner la société. "En ce moment, c'est la phase d'écrémage. Ceux qui ont un modèle économique traditionnel vont perdurer" affirme le directeur général de la société qui n'écarte cependant aucune possibilité : "Il n'est pas sûr que l'on reste indépendant toute notre vie." En attendant, l'avenir de Melody passe par le déploiement de ses deux portails puis de son activité congrès. D'ici deux ans, la production au profit de l'industrie pharmaceutique ne devrait plus représenter que 50% du chiffre d'affaires de la société, contre 85% à l'heure actuelle. Dans les mois qui viennent, l'objectif est également de faire de Medpict une référence internationale.

A court terme, Melody va renforcer son équipe commerciale pour le portail Associations et Santé, puis l'ensemble de ses équipes pour Medpict (chef de projet, rédacteurs, graphistes et développeurs). "On envisage le recrutement de 85 personnes supplémentaires en 3 ans. Après, cela dépendra des résultats des départements" précise Frédéric Bidault.
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