Retrouver le chemin du travail après un cancer du sein

Se faire accompagner pour préparer son retour professionnel, ça marche !
La loi prévoit des aménagements spécifiques comme le mi-temps thérapeutique ou l’aménagement du poste. Cependant, les actifs malades du cancer peuvent aussi se faire accompagner pour sécuriser leur retour à la vie professionnelle : c’est ce que propose notamment Bénédicte Braconnier, dans le cadre d’une quinzaine de séances de coaching personnalisées en fonction de l’histoire, de l’identité, des besoins et des ressources de chacune des femmes concernées. Cet accompagnement, qui dure environ 3 mois, et peut être réalisé en face en face, par téléphone ou par Skype, vise à les aider à :
• évacuer leurs peurs, leurs doutes, leurs interrogations (« je ne serai pas acceptée, je serai regardée différemment, je ne serai pas aussi efficace, comment faire entendre ce que je vis en arrivant dans une équipe de bien-portants…) ;
• retrouver l’estime d’elles-mêmes et leur confiance en elles ;
• considérer leur situation telle qu’elle est aujourd’hui et maintenant en écartant l’obsession de redevenir celles qu’elles étaient « avant le cancer »  ;
• prendre conscience des ressources et des compétences dont elles disposent, et notamment celles découvertes à l’occasion de la maladie, et pouvant être exploitées dans la situation de travail.
La démarche est propice à réfléchir sur le sens de la vie et à affirmer de nouvelles priorités pouvant engager des changements importants tels qu’un repositionnement professionnel au sein de l’entreprise, une réorientation professionnelle, ou la création d’une activité.

En termes de résultat, qu’il s’agisse d’une reconsidération des méthodes de travail, d’un changement de positionnement professionnel, ou d’un retour à l’activité, 85% des personnes ainsi accompagnées ont atteint leur objectif.

Cette expérimentation menée dans l’Hérault en 2016-2017 par Bénédicte Braconnier (Ethic Process), dans le cadre d’un partenariat avec AG2R La Mondiale (financeur de l’action), et la Ligue contre le cancer-comité de l’Hérault à Montpellier (pour l’orientation des malades et l’accueil de la prestation au sein de l’Escale Bien -être à Montpellier), a montré son efficacité et sa pertinence. Elle devrait pouvoir se déployer sur les autres départements de la région Occitanie prochainement.

Contact : Bénédicte Braconnier, Ethic Process, 07 82 76 63 11, ep34.contact@gmail.com

Octobre Rose sur Internet


Retrouver le chemin du travail après un cancer du sein

Octobre 2018 voit la 25e campagne française d'information sur le dépistage précoce et de lutte contre le cancer du sein, organisée par l'association Le Cancer du Sein, Parlons-en !. À l’occasion d’Octobre Rose, zoom sur la question du retour à l’emploi après un cancer du sein, avec les éclairages de Bénédicte Braconnier, spécialiste de la transition de carrière et de l’insertion professionnelle des publics fragilisés…

Quelques chiffres pour mieux comprendre le contexte
Avec près de 54 000 nouveaux cas estimés en France métropolitaine, le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme (près du tiers des nouveaux cas de cancer).
La fréquence des cancers du sein continue à augmenter chez les femmes de moins de 50 ans, alors qu’elle recule chez les femmes plus âgées : elle a augmenté de 60% chez les femmes de 30 à 49 ans en une trentaine d’années.
Le cancer du sein est un cancer qui se guérit bien : avec un taux de survie à cinq ans de plus de 80%… même s'il reste la première cause de mortalité par cancer chez les femmes.

En Occitanie : 
4 488 nouveaux cas de cancers du sein par an, dont 23,5% pour les femmes de moins de 50 ans et 62% pour les femmes de 50 à 74 ans.
Le traitement du cancer du sein dure en moyenne 1 an. Ses nombreux effets secondaires peuvent perdurer 5 ans voire plus après l’administration des protocoles spécifiques utilisés pour favoriser la guérison et prévenir les risques de récidive (chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie).
La problématique de désinsertion sociale et professionnelle des personnes malades du cancer est enfin devenue visible seulement en 2014 avec le plan Cancer III.
3 personnes sur 10 qui étaient en emploi effectif au moment du diagnostic ont perdu ou quitté leur emploi dans les 2 ans.
92% des personnes ayant perdu leur emploi l’ont perdu dans les 15 mois suivant le diagnostic.
11% des personnes qui avaient un emploi au moment du diagnostic se sont vues pénaliser professionnellement du fait de leur cancer.
Seules 30% des personnes qui étaient au chômage au moment du diagnostic ont retrouvé un emploi 2 ans après.
72% des Français sont conscient des difficultés rencontrées par les malades du cancer pour se réinsérer professionnellement. 30% considèrent que le risque de récidive de la maladie est le principal obstacle.

Le cancer du sein, un événement qui bouscule toute une vie
La plupart des femmes atteintes d’un cancer du sein sont diagnostiquées pendant la dernière partie de leur carrière, alors qu’elles sont en pleine maturité professionnelle, c’est-à-dire à partir de 40 ans.
Ces femmes parfois chefs d’entreprises ou indépendantes essaient, même durant le traitement, dans la mesure du possible, de poursuivre leur activité pour sauvegarder leur structure et ne pas mettre en danger les emplois qui y sont associés. Lorsqu’elles sont salariées, il arrive que leur poste soit mis en danger, et que leur évolution professionnelle soit ralentie voire stoppée.
Durant leur maladie, mais aussi après en raison des lourds traitements administrés, leur quotidien s’accompagne de grande fatigue altérant leur capacité de mémorisation ou de concentration, et de douleurs pouvant les rendre moins opérationnelles sur leur poste de travail, voire les invalider totalement sur le poste qu’elles occupaient auparavant.
Le cancer donne également lieu à de profonds changements chez la personne concernée tant au niveau physique que psychologique et social. ...