Quand apprendre à écrire devient un nouveau métier : zoom sur la graphopédagogie

Quelles perspectives envisagez-vous pour votre activité ?
Le métier de graphopédagogue se développera à plusieurs niveaux, à mon sens :
-    d’une part, à une échelle nationale, et bientôt internationale, au rythme des nouveaux rééducateurs que nous formerons via l’Association 5E ;
-    d’autre part, je me rends compte que des champs d’intervention sont encore à explorer - ainsi, suite à la sollicitation de directrices de maisons de retraite, je travaille avec un public auquel je n’avais pas pensé, à savoir des personnes âgées, et je les aide à conserver leur autonomie en préservant leur capacité à écrire le plus longtemps possible. J’aimerais aussi beaucoup pouvoir intervenir auprès des ATSEM et des AVS dans le cadre de la formation continue.
En tous les cas, le métier de graphopédagogue répond à un véritable besoin aussi bien chez des enfants que chez des adolescents et des adultes, et permet, en retrouvant une écriture fluide, rapide et efficace, de regagner estime et confiance en soi.

Contact : Isabelle Godefroy - www.isabelle-godefroy.fr/


Quand apprendre à écrire devient un nouveau métier : zoom sur la graphopédagogie

Isabelle Godefroy est graphopédagoque (professeur spécialisée en pédagogie de l’écriture). Zoom sur ce métier qu’elle a contribué à créer, qu’elle exerce à Nîmes dans son cabinet depuis 2011, et auquel elle forme aujourd'hui…

Qu’est-ce qui vous a amenée à exercer cette activité ?
J’ai 25 ans d’enseignement à mon actif, en majorité en classe de maternelle, et je me suis posé beaucoup de questions sur l’enseignement de l’écriture. Par ailleurs, j’ai un fils dysgraphique, qui refusait totalement d’écrire et qui éprouvait une grande souffrance physique lorsqu’il écrivait. J’ai alors pris conscience de la douleur ressentie mais non exprimée par ces personnes en difficulté d’écriture. Enfin, j’ai observé que de plus en plus d’élèves tiennent mal leur crayon, en partie parce qu’un savoir-faire a disparu, notamment dans la formation des enseignants. Par conséquent, je me suis renseignée sur ce sujet, et au fil du temps, après m’être spécialisée dans ce domaine, j’ai ouvert près de Nîmes, en 2011, un cabinet dédié à cette activité, où je donne des cours particuliers d’écriture. Je m’y consacre désormais à temps plein depuis deux ans, après avoir abandonné l’enseignement au sein de l’Éducation nationale.

En quoi consiste votre activité aujourd’hui ?
Je propose de la rééducation de l’écriture dans mon cabinet. Par ailleurs, au regard des bons résultats obtenus suite à la méthode mise en œuvre, avec 3 autres graphopédagogues (situées en Alsace, en Bretagne et à Paris), nous avons créé un organisme de  formation : l’Association 5E (Association pour l’Enseignement de l’Ecriture pour Elèves, Etudiants et Enseignants), afin de former d’autres personnes à la rééducation du geste graphique et de développer ce métier sur le territoire national, et prochainement hors de l’Hexagone. Par conséquent, depuis maintenant cinq ans, nous formons chaque année une douzaine de rééducateurs, et à ce jour, une trentaine de « graphopédagogues » sont installés.
J’organise également régulièrement des formations à destination des enseignants du 1er et du 2nd degré pour leur apprendre la tenue du crayon, la posture, les gestes, les règles de base, etc., car ils sont souvent démunis face aux élèves confrontés à des problèmes d’écriture.
Enfin, j’interviens à la demande des associations de parents, des mairies, des médiathèques, pour animer des conférences tout public afin de sensibiliser au problème de la dysgraphie. Le site de l’association répertorie toutes les formations et conférences que celle-ci organise : ...