Call Image finalise le développement du Vidéotel.


Call Image finalise le développement du Vidéotel.

Call Image commercialisera le Vidéotel à la fin de l'année. Ce terminal, donnant accès à Internet et à la vidéo, vise le grand public. La facturation des services, basée sur le modèle du kiosque, permet la rémunération des éditeurs de contenus. L'effectif de Call Image pourrait doubler d'ici à la fin de l'année.

"Toucher le grand public avec un terminal simple". C'est ainsi que Patrice Engel, directeur des projets de Call Image, résume l'activité de la société. Depuis 1999, Call Image élabore un téléphone permettant d'accéder aux services offerts sur Internet, libérant ainsi le grand public de ses appréhensions face à la micro-informatique.

La société bénéficie d'une expérience importante, accumulée par la société Call, maison mère de Call Image. Call, fondée en 1983 par Jean-Loup Anthony, participe activement à la création des services Audiotel et du kiosque téléphonique. La société devient le partenaire Audiotel privilégié de la Française des Jeux, de chaînes de télévision comme TF1 ou Eurosport. Cette activité revendue à Jet Multimédia en 1999, les dirigeants de Call souhaitent s'orienter vers des services à valeur ajoutée, ciblant toujours le grand public à partir du téléphone, mais en leur proposant cette fois l'image en plus du son. Le téléphone s'impose par sa simplicité. Au contraire des micro-ordinateurs, il ne nécessite pas de connaissances spécifiques et touche l'ensemble de la population. Reste à développer le terminal correspondant à ce projet.

Ce sera l'objectif de Call Image à partir de 1999. La société propose aujourd'hui le Vidéotel, un téléphone disposant également d'un écran et d'un clavier azerty. En plus de fonctions classiques (répertoire, répondeur...), il donne accès à l'Internet et aux outils de messagerie. Un lecteur de carte, intégré au terminal, autorise le paiement sécurisé pour faciliter les achats en ligne des futurs utilisateurs. Le Vidéotel est bâti autour du processeur Philips TriMedia qui intègre un grand nombre de fonctions liées au traitement de la vidéo, allégeant d'autant l'électronique et l'informatique embarquée. Car la vidéo, raison d'être du projet, sera accessible instantanément, encodée au standard MPEG-4. "Les possibilités d'encodage aujourd'hui permettent de faire quelque chose de très bonne qualité en Numéris" précise Patrice Engel. Compatible avec les différents standards et protocoles de l'Internet, le terminal reste très ouvert permettant même la diffusion d'animations Flash. Avec une définition d'un quart de VGA, soit 320x240 pixels, l'écran du Vidéotel demande pourtant une adaptation de l'interface utilisateur, au même titre que pour les terminaux portables (téléphones, organiseurs...).

Cette adaptation ne pose de problèmes aux différents acteurs déjà consultés (opérateurs, éditeurs de contenus ou société de services). En effet, le Vidéotel permet de se connecter à des portails spécifiques donnant lieu à une surfacturation de l'appel, selon le modèle du kiosque utilisé aujourd'hui sur certains numéros de France Télécom. "Ça n'est pas le business-model de l'Internet qui est visé. Les seuls services viables, ce sont ceux qui sont facturés" argumente Patrice Engel. Le kiosque assure une rémunération au fournisseur de contenu et à l'opérateur. D'où l'intérêt des éditeurs, déçus par le modèle économique proposé sur Internet où la rentabilité des projets est rendue difficile du fait de la gratuité des contenus. Malgré son côté désuet, le Minitel engendre aujourd'hui encore plus de chiffre d'affaires que ce que peut faire le commerce en ligne sur Internet. Call sera d'ailleurs un des éditeurs de services, pour son propre compte ou pour le compte de tiers, reprenant ainsi une activité que la société connaît bien.

Aujourd'hui, Call Image est dans la phase finale du développement. La société souhaite que le Vidéotel soit présent dans les magasins à la fin de l'année. La commercialisation se fera dans le réseau de la grande distribution mais aussi dans les boutiques France Télécom qui proposera également l'appareil à la location. Le prix de vente devrait être très inférieur aux produits déjà présents sur le marché, tel le Webtouch d'Alcatel proposé au public autour de 3 500 F. Tous les standards choisis sont internationaux afin de faciliter l'implantation du Vidéotel à l'étranger. Call Image se servira de Call Moyen Orient, leader des services pour la téléphonie mobile dans cette région du monde. En Europe, le développement passera en priorité par l'Allemagne.

Aujourd'hui, 25 collaborateurs participent au projet. De nouveaux recrutements sont programmés en 2001, notamment pour préparer les évolutions de la plate-forme actuelle. "On est toujours à la recherche de bons électroniciens, ce sont des compétences très rares" affirme Patrice Engel. Call Image intégrera des électroniciens possédant des compétences en électronique embarquée et en téléphonie, connaissant des systèmes d'exploitation tels que VxWorks ou PSOS et maîtrisant le langage C ou C++. Mais la société recrutera également l'équipe qui aura en charge le développement des services diffusés sur le Vidéotel : des développeurs connaissant les technologies Internet et les problèmes liés à l'encodage vidéo ainsi que des chefs de produit. L'effectif de Call Image pourrait doubler d'ici à la fin de l'année.
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