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La Direction régionale de l’Insee et la Délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité ont réalisé une étude destinée à mesurer les écarts de salaire entre les femmes et les hommes en Languedoc-Roussillon dans le secteur privé, et à évaluer l’effet de certains des facteurs qui entrent en jeu dans ces inégalités, sur la base de données de 2006. Zoom sur les grandes lignes de cette étude...

Etat des lieux régional
En 2006, le salaire horaire des femmes salariées du secteur privé en Languedoc-Roussillon est 15 % inférieur à celui des hommes.
Par ailleurs, les femmes effectuent moins d’heures de travail que les hommes.
Au final, leur salaire net annuel moyen est inférieur de 25 % à celui des hommes.
Dans l’Hérault, où les salaires sont plus élevés que dans les autres départements, l’écart salarial entre les femmes et les hommes est équivalent à celui de la région : -15 % .
Cet écart est plus important dans le Gard (-18 %), mais plus faible dans les Pyrénées-Orientales (-14 %), l’Aude (-13 %) et en Lozère (-10 %).


Des écarts qui varient
L’écart de salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes varie selon la situation professionnelle et les caractéristiques des salariées.
- Il est plus important dans les tranches d’âge plus élevé, les jeunes entrant sur le marché du travail étant plus qualifiées depuis les quinze dernières années, et l’évolution de la carrière des femmes étant souvent pénalisée par des cessations d’activité dues, notamment, à l’arrivée ou à la présence d’enfants.
- Il augmente aussi avec le niveau de rémunération de la catégorie socioprofessionnelle et avec la taille de l’entreprise qui emploie la salariée : -20 % par rapport aux hommes chez les cadres, -5 % chez les employés ; -19 % dans les entreprises de 50 salariés et plus, -9 % dans celles de moins de 10 salariés.
- Il est moins important quand le travail est plus précaire : -13 % pour les temps partiels, contre -17 % pour les temps complets ; -9% pour les CDD, contre -15 % pour les CDI.
- Enfin, plus le secteur d’activité est féminisé, plus les écarts de salaire entre les femmes et les hommes sont importants : ainsi, dans le secteur de l’éducation, de la santé et de l’action sociale, les femmes occupent les trois quarts des emplois, et gagnent 19 % de moins que les hommes ; dans les transports, où les femmes occupent 20 % des emplois, l’écart de salaire n’est que de 2 %.


Des causes structurelles
Ces disparités salariales résultent, pour partie, des différences entre les emplois exercés par les femmes et par les hommes.
- Les femmes occupent plus souvent des postes de travail à temps partiel moins bien payés.
- Elles occupent deux fois moins souvent des postes de cadres, un peu plus que les hommes des postes de professions intermédiaires, et majoritairement des postes d’employées, souvent les moins rémunérateurs.
- Enfin, elles travaillent beaucoup moins souvent que les hommes dans les secteurs d’activité rémunérateurs comme l’industrie, et beaucoup plus dans le commerce et les services.
6 % des écarts observés en Languedoc-Roussillon sur les 15 % existants sont liés à des effets de structure.
Néanmoins, par conséquent, à situations professionnelles comparables, les femmes gagnent 9 % de moins que les hommes en Languedoc-Roussillon.


Source : Inégalités de salaire entre les femmes et les hommes : une estimation pour le secteur privé en Languedoc-Roussillon, Frédéric Autran, Repères synthèse pour l’économie du Languedoc-Roussillon, mars 2009
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