Bionatics s'impose sur le marché de la simulation végétale.
Simuler la croissance d'un arbre, intégrer la végétation dans une maquette virtuelle de paysage et faire réagir chaque essence à l'évolution des saisons, ce sont quelques-unes des fonctionnalités offertes par les logiciels de Bionatics. La technologie, issue des travaux de recherche du CIRAD, est sans équivalent sur le marché. La société souhaite devenir le N°1 mondial de la simulation végétale. Son centre de recherche montpelliérain emploiera 20 à 25 personnes à la fin de l'année.
C'est en 1985 qu'apparaît AMAP (Atelier de Modélisation et d'Architecture des Plantes), logiciel issu des travaux de recherche menés par le CIRAD pour modéliser la croissance des plantes par des formules mathématiques. "Représenter la végétation en image de synthèse, c'est quelque chose de très compliqué. Avec AMAP, on parvenait déjà à modéliser des plantes alors que ce sont des structures polygonales très complexes" souligne Michel Murail, directeur technique de Bionatics et responsable du centre de R&D de la société à Montpellier. Ce logiciel de simulation de croissance des espèces végétales permet en effet de visualiser une plante à différents âges de sa vie, en respectant la logique de croissance de chaque espèce et en tenant compte de facteurs exogènes. Plusieurs prix viennent récompenser les travaux du CIRAD, notamment dans le domaine de l'imagerie numérique, car AMAP permet de modéliser et de représenter la végétation en image de synthèse de façon extrêmement réaliste.
La commercialisation du logiciel est décidée au début des années 90. En 1993, Mathias Monribot et Stéphane Gourgout réalisent une étude de marché pour évaluer le potentiel d'AMAP aux Etats-Unis puis au Japon, alors qu'ils sont tous deux étudiants dans une école de commerce. Séduits, ils créent JMG Graphics pour distribuer les logiciels du CIRAD. De 1995 à 1999, ils renforcent les démarches marketing et commerciales, définissent des cibles et des gammes de produit, ciblent des marchés émergeants comme celui de l'animation de synthèse. Cette activité leur apporte une excellente connaissance des produits, de ses clients et de leurs attentes.
En 1999, le CIRAD propose à JMG Graphics de renforcer leur collaboration. En effet, le centre de recherche veut poursuivre le développement d'AMAP, vitrine de son savoir-faire, mais souhaite trouver un partenaire pour prendre en charge les aspects d'industrialisation et d'édition des logiciels. Un accord de licence et de transfert technologique est finalisé entre les deux partenaires au mois de mars 2000. Le CIRAD poursuit ses recherches fondamentales sur la technologie AMAP et enrichit la base de données des espèces végétales (460 espèces différentes actuellement). De son côté, JMG Graphics mène des travaux pour faire de ce produit un standard conforme aux attentes du marché.
De distributeur, l'entreprise devient donc éditeur de logiciels ayant des ambitions internationales. L'intégration de nouvelles compétences et le développement de ses marchés à l'étranger nécessitent la recherche de fonds importants. La société, soutenue par une aide à l'innovation de l'ANVAR Languedoc Roussillon (4,5 MF), lève 10 MF auprès de deux fonds d'investissement. Les profonds changements de stratégie s'expriment également par l'adoption d'une nouvelle raison sociale. JMG Graphics devient Bionatics au début de l'année 2001. Sous cette nouvelle dénomination, la société se lance dans le développement de nouveaux produits, après avoir défini trois marchés prioritaires.
Les logiciels de Bionatics permettent d'intégrer la végétation dans une maquette 3D d'un paysage. Pour les professionnels de l'aménagement du territoire, "avoir des arbres qui poussent, pouvoir les inscrire dans le paysage, mesurer l'impact des travaux d'infrastructure en les projetant dans le temps, c'est très intéressant" poursuit Michel Murail. Ces professionnels (urbanistes, architectes, paysagistes…) ont ainsi la possibilité de créer une maquette virtuelle, plus explicite qu'un plan, facilitant la prise de décision des élus ou la concertation avec la population. Lafarge utilise également les logiciels de Bionatics afin de prévoir le réaménagement et pour montrer l'effet du reboisement dans les carrières que le groupe de BTP exploite. Un partenariat avec l'IGN autorisera bientôt le couplage du référentiel cartographique de l'institut avec les produits de Bionatics pour faciliter la construction de maquettes 3D.
Le secteur du divertissement est de plus en plus consommateur d'images de synthèse, que ce soit pour la publicité, le cinéma ou les jeux vidéo. Des sociétés comme Ubi Soft ou Sega ont acheté des licences afin d'améliorer la représentation de la végétation dans leurs productions tandis que Montparnasse Multimédia a utilisé le logiciel pour son cédérom "Guide pratique du Jardinage". Les sociétés de post-production, qui jouent un rôle de plus en plus important dans le trucage cinématographique, sont également des clients de la société, tout comme les spécialistes de l'animation de synthèse.
Autre marché visé, celui de la 3D temps réel et l'industrie des simulateurs. Pour Michel Murail, "il y a une course au réalisme. Les industriels cherchent à renforcer le sentiment d'immersion". Pour obtenir ce sentiment, ils veulent plus de réalisme, c'est à dire une meilleure représentation des plantes dans les scènes de paysage. Sur ce marché très exigeant, où chaque scène est rafraîchie à la fréquence de 60 images par seconde, les arbres sont actuellement représentés par de simples facettes peu vraisemblables. Bionatics offre une alternative précieuse en permettant d'obtenir des modèles réalistes quel que soit l'angle de vue.
Aujourd'hui, Bionatics emploie 18 personnes. La société, dont le siège (administratif, commercial et marketing) se situe à Gentilly (Val de Marne), envisage un CA de 3 MF d'ici juin 2001, de 15 MF en 2002. Elle estime que 50% de ses marchés se situe aux Etats-Unis et y ouvrira des bureaux à très court terme. A Montpellier, centre de R&D ouvert au mois de décembre dernier, l'effectif devrait être rapidement renforcé pour atteindre 20 à 25 personnes à la fin de l'année, contre une dizaine aujourd'hui. Bionatics, qui vise la place de numéro un mondial de la simulation végétale, devrait employer une centaine de personnes dans quatre ans, dont une cinquantaine d'emplois à Montpellier.
"On est en train d'élaborer un logiciel extrêmement complexe qui s'appuie sur des approches de type objet et des modèles conceptuels. Nous mettons en œuvre beaucoup de techniques du monde de l'imagerie numérique, que ce soit la modélisation 3D ou la visualisation de l'éclairage." Les profils recherchés sont donc avant tout de purs informaticiens, des créatifs qui devront résoudre des problèmes pointus de mathématiques, d'image et de modélisation. Dans le recrutement, cela se traduit par la recherche de collaborateurs maîtrisant plusieurs compétences, le développement logiciel orienté objet ou l'imagerie numérique, avec celle de l'interfaçage sous Windows ou Mac OS par exemple.
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