Les métiers en 2015
Le rapport Les métiers en 2015, résultat des travaux engagés par le Centre d’analyse stratégique (CAS) et la Direction de l’animation de la recherche et des statistiques (DARES) du ministère de l’Emploi et de la Cohésion sociale vient d’être rendu public. Zoom sur une vingtaine de domaines professionnels...
L’emploi dans les métiers de l’agriculture devrait continuer à baisser sur la prochaine décennie. Par ailleurs, des difficultés de recrutement pourraient apparaître par pénurie de candidat, vu les contraintes et la pénibilité du travail d’une part, et la nécessité d’avoir un diplôme d’autre part.
Les effectifs du domaine du bâtiment et des travaux publics continueront de progresser, et là aussi les difficultés à recruter iront en s’amplifiant, avec le départ des générations du baby-boom et en raison des problèmes à attirer et à conserver la main d’œuvre dans ce secteur.
Les départs en fin de carrière vont fortement augmenter d’ici 2015 dans le secteur de l’électricité et de l’électronique, en particulier pour les ouvriers qualifiés. Par ailleurs, l’emploi dans ce secteur est en repli depuis des décennies, en raison notamment des délocalisations. Les métiers qualifiés de doubles compétences, techniques mais aussi relationnelles pour travailler en coopération vont donc se développer.
Dans le secteur de la mécanique et du travail des métaux, l’emploi progressera sur certains postes qualifiés, comme les ouvriers travaillant le métal par usinage, ceux produisant ou réparant des équipements mécaniques, de même que les techniciens, contrairement aux postes non qualifiés.
Comme dans le reste de l’industrie, le nombre d’ouvriers qualifiés devrait augmenter dans les industries de process, et les effectifs d’ouvriers non qualifiés baisser dans ce secteur.
Dans le secteur des industries légères, le repli de l’emploi limitera fortement les recrutements sur les postes d’ouvriers dans les industries du cuir et du textile. Dans la filière du bois, les risques de tensions seront limités aux ouvriers qualifiés et liés à d’éventuelles pénuries de main d’œuvre qualifiée dans une filière fragile qui demande des compétences très spécifiques. Dans les industries graphiques, le recrutement de salariés maîtrisant les dernières évolutions des techniques numériques pourrait s’avérer difficile.
Les besoins de main d’œuvre pour la maintenance des équipements devraient continuer à être stables.
Les besoins en ingénieurs, informaticiens et chercheurs seront toujours croissants.
Le nombre de postes à pourvoir devrait être important dans l’ensemble des familles professionnelles du domaine des transports, de la logistique et du tourisme, des ouvriers de la manutention aux cadres. Les métiers du transport et de la logistique devraient continuer à progresser avec le développement des échanges et du commerce.
Les métiers administratifs s’exercent dans tous les secteurs d’activités. L’emploi progresse ainsi au rythme de la croissance économique, mais demande toujours plus de techniciens et de cadres.
Les gains de productivité liés aux nouvelles technologies devraient limiter les besoins de main d’œuvre dans les métiers administratifs de la fonction publique. Pour autant, le renouvellement des départs des générations du baby-boom fera de la fonction publique un employeur très actif sur le marché du travail.
Sous l’effet des changements technologiques, les métiers de la banque et des assurances se recomposent en se tournant davantage encore vers le contact clientèle. Les effectifs en emploi stagnent, mais les remplacements des départs en fin de carrière sont très importants.
En ce qui concerne le secteur du commerce et de la vente, les effectifs des métiers de la grande distribution continueront à progresser au détriment des petits commerçants. Dans tous les secteurs, la concurrence entre les firmes nécessitera de développer les fonctions commerciales. Quant aux emplois de caissiers et de vendeurs, le recours accru au temps partiel rend le travail intensif et peu rémunérateur. Si la situation générale du marché du travail s’améliore, les employeurs pourraient éprouver des difficultés à conserver et à attirer la main d’œuvre. En revanche, pour les postes de cadres commerciaux, les fortes rémunérations et les recrutements diversifiés devraient limiter les risques de difficultés de recrutement.
En ce qui concerne le secteur de l’alimentation, de la restauration et de l’hôtellerie, les petites entreprises de bouche et les hôtels traditionnels sont fortement concurrencés, les premiers par la grande distribution, les seconds par les grandes chaînes hôtelières et l’hébergement chez l’habitant. Les métiers d’employés et de cuisiniers de l’hôtellerie-restauration ont structurellement des difficultés à recruter et à conserver leur main d’œuvre, vu les contraintes professionnelles liées à ce secteur.
Certaines des familles du secteur des services aux particuliers devraient être fortement créatrices d’emploi à l’avenir. Pour les métiers s’exerçant chez les particuliers, les difficiles conditions d’emploi, de salaire et l’absence de perspective professionnelle pourraient conduire les actifs les moins diplômés à se porter sur d’autres métiers si de meilleures perspectives d’emploi leur sont offertes. Pour les agents d’entretien, les employeurs privés risquent d’avoir du mal à attirer et conserver des salariés face à la concurrence du public. L’évolution des politiques d’immigration sera aussi déterminante, notamment pour les employés de maison et les gardiens et agents de sécurité où plus d’un salarié sur quatre est immigré.
Les activités des arts, des spectacles et de la communication devraient continuer à croître avec le développement économique, mais aussi avec le temps libre et le pouvoir d’achat des nouveaux retraités. En outre, les risques de tensions sur le marché du travail sont réduits. En effet, l’attractivité des professions de la communication, de l’information et des spectacles est très forte auprès des actifs, malgré des perspectives limitées de maintien et d’évolution dans ces métiers.
En ce qui concerne les métiers de la santé et de l’action sociale, la demande des ménages pour les soins médicaux et l’intervention publique dans le domaine social est toujours croissante, et ce en lien avec le vieillissement de la population et les transformations du rôle des femmes dans la famille. Pour autant, les effectifs de médecins seront légèrement en baisse, et le nombre de jeunes diplômés ne suffira pas à combler les nombreux départs en fin de carrière. Les difficultés à recruter sont inévitables, tant chez les infirmières que les aides-soignantes. Globalement, pour toutes les professions de la santé et de l’action sociale, les organisations de travail fonctionnent en sous-effectifs, ce qui accroît les mauvaises conditions de travail et accentue les phénomènes de fuite du secteur ou de retrait d’activité.
En ce qui concerne le secteur de l’enseignement et la formation, le remplacement des anciennes générations d’enseignants impliquera de nombreux recrutements. La formation en cours de vie se développera fortement et les besoins de formateurs seront importants.
Lire le rapport Les Métiers en 2015 - rapport du CAS et de la DARES. ...