Chômage : L'Etat veut vous en faire sortir à tout prix.


Chômage : L'Etat veut vous en faire sortir à tout prix.

Après les accords Unedic de décembre 2002 concernant la révision de la durée maximale d'indemnisation chômage dans le cadre du PARE, c'est l'allocation de solidarité spécifique qui est la cible de l'Etat pour réduire les dépenses.

Le 20 décembre 2002, patronat et syndicats se sont entendus pour modifier les règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi dans le cadre du PARE (plan d'aide au retour à l'emploi). La durée maximale d'indemnisation d'un chômeur a été réduite de 30 mois à 23 mois. Cette année, toutes les personnes qui étaient inscrites depuis une date antérieure au 1er janvier 2002, ont reçu un courrier leur annonçant qu'à partir du 1er janvier 2004, ils ne seraient plus indemnisés. Selon les sources, entre 130.000 et 180.000 chômeurs sont concernés au niveau national.

En fonction de son parcours professionnel antérieur (justifier de cinq ans d'activité salariée sur les dix dernières années), de sa situation familiale et des revenus du conjoint, un chômeur peut soit bénéficier de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), soit du RMI, soit de rien du tout.

Anticipant cet afflux de nouveaux "prétendants" à l'ASS, le gouvernement a décidé d'en durcir les conditions d'attribution.

Auparavant, versée sans limitation de temps, elle sera plafonnée à deux ans pour les futurs bénéficiaires et à trois ans pour les allocataires actuels. Elle sera aussi plus restrictive quant au niveau de revenu du foyer familial. Seuls les plus de 55 ans ne sont pas concernés par ces nouvelles mesures. Près de 130.000 personnes seraient touchées par cette réforme pour une économie prévisionnelle de 150 Meuros en 2004 (A titre de comparaison, l'etat vient d'obtenir le feu vert de Bruxelles pour injecter près de 800 Meuros dans Alstom).


Ne pouvant bénéficier de l'ASS, une part plus importante des chômeurs va se retrouver à demander le RMI, qui est, quant à lui, financé par les conseils généraux. Ceux-ci risquent d'avoir du mal à boucler leur budget 2004 devant cet accroissement soudain des dépenses.


Dans la période actuelle, où le marché du travail n'est pas au mieux de sa forme, l'Etat semble se soucier plus de son budget (pas de celui des collectivités territoriales) et d'engager des "mesurettes" que d'attaquer des réformes de fond susceptibles de lutter à long terme contre le chômage et l'exclusion.


Ces décisions vont certainement entraîner une tension plus forte sur le marché du travail et la concurrence sera plus rude (au détriment des salariés cherchant à se vendre) pour éviter le couperet du 1er janvier 2004. ...