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Le groupe constitué par le Cabinet Germa et la Compagnie du Vent est l'un des leaders français des parcs éoliens. L'électricité d'origine éolienne devrait être favorisée par les directives européennes misant sur les énergies renouvelables. La Compagnie du Vent va renforcer sa structure à Montpellier pour profiter de ce mouvement.

"Il n'y plus un pays dans le monde qui veut continuer à développer le nucléaire contre les autres énergies. Ce débat est dépassé. L'énergie éolienne prend sa place dans le paysage énergétique français." Difficile de trouver plus ardent défenseur de l'éolien que Jean-Michel Germa, PDG du Cabinet Germa et de la Compagnie du Vent. C'est pourtant une tâche ingrate dans notre pays où 75% des kWh électriques produits sont d'origine nucléaire. En France, l'éolien représente une puissance installée d'environ 85 MW seulement (1), contre près de 2 500 MW en Espagne ou au Danemark et plus de 6 000 MW en Allemagne (2). De récentes directives gouvernementales envisagent un important effort de développement avec l'objectif d'une capacité électrique d'origine éolienne de 7 à 14 000 MW à l'horizon 2010 (3).

Initialement cabinet d'études et de conseils en économie d'énergie, le Cabinet Germa s'oriente vers l'électricité d'origine éolienne à la fin des années 1980. "J'ai une formation d'aérodynamicien et j'avais des activités personnelles dans ce domaine, explique Jean-Michel Germa. Avec un ancien copain de fac, nous avons étudié l'état de l'art pour voir si l'énergie éolienne pouvait se développer." Les conclusions sont mitigées. Toutefois, l'étude montre que c'est le moment de se lancer dans l'aventure en France. Au mois de juillet 1991, c'est l'installation de la première éolienne du Cabinet Germa, à Port La Nouvelle (Aude). L'expérience étant concluante, elle est étendue en 1993 avec la constitution du Parc des Corbières Maritimes, premier parc éolien français, d'une puissance de 2 MW. Le Cabinet Germa en assure la maîtrise d'œuvre tandis que la Compagnie du Vent, fondée en 1989, exploite le parc.

Avec le programme Eole 2005, lancé à partir de 1996, le Ministère de l'Industrie souhaite favoriser la création d'une filière industrielle française dans ce secteur en programmant l'installation d'une puissance de 250 à 500 MW d'origine éolienne à l'horizon 2005. Lauréat de 30% des appels à proposition, le Cabinet Germa et la Compagnie du Vent doivent leur envol à ce programme et le groupe est aujourd'hui l'un des leaders français des parcs éoliens. En plus de celui des Corbières Maritimes, étendu en mai 2000, il est à l'origine des parcs de Roquetaillade (Aude) et de Plouarzel (Finistère) tandis que plusieurs autres sont en construction en Corse. Au total, La Compagnie du Vent exploite aujourd'hui près de 80 MW en comptant le site d'Al Koudia au Maroc, un des plus important parc éolien dans le monde.

Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires total d'environ 6 M€ (40 MF) en 2001, dont 2,6 M€ (17 MF) pour la partie étude. Pourtant, le retard pris par la France en matière d'éolien ne pouvait pas laisser indifférentes certaines sociétés étrangères. Depuis 1998, La Compagnie de Vent est adossée à EHN, filiale d'Hyberdrola et leader mondial de l'énergie éolienne. "Tout ce que l'on fait aujourd'hui en France, ils l'ont déjà fait en Espagne à la puissance dix, avance Jean-Michel Germa. Nous avons carte blanche et tous les capitaux nécessaires." Pour conserver sa place de leader, le groupe va adopter une nouvelle structure dans les semaines à venir. Le cabinet d'étude et la société d'exploitation vont fusionner sous le nom de La Compagnie du Vent et donner naissance à une société intégrée d'électricité basée à Montpellier.

En terme d'effectif, la Compagnie du Vent devrait compter une cinquantaine de personnes d'ici deux ans, contre 25 aujourd'hui, en majorité des ingénieurs et techniciens. "C'est avec le vent que nous faisons la rentabilité de nos projets ! Notre savoir-faire de base, c'est l'aérodynamique" précise Jean-Michel Germa tout en énumérant l'ensemble des métiers que l'on peut exercer au sein de l'entreprise : aérodynamique, électricité, construction, génie énergétique, géographie mais aussi commerce, administration ou finance. La Compagnie du Vent puise dans un important fond de projets, représentant près de 460 M€ (3 MdF) d'investissement. Ces études sont à des stades variés d'avancement et concernent aussi bien des projets terrestres que maritimes. "L'off-shore constitue l'un des axes de développement de l'éolien. Au Danemark, où tout à été fait à terre, ça a beaucoup de sens, mais en France, c'est prématuré, temporise toutefois Jean-Michel Germa."

Source :
(1) Suivi Eolien : www.suivi-eolien.com
(2) Syndicat des Energies Renouvelables : www.ser-fra.com
(3) Rapport sur la programmation pluriannuelle des investissements de production électrique, Ministère des Finances, de l'Economie et de l'Industrie :
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