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Mabgène intervient dans le domaine des biotechnologies en produisant des molécules au profit des industriels du diagnostic et de la pharmacie. La société réceptionne un laboratoire qui va lui permettre d'aborder une nouvelle phase de son activité.

"Le métier de Mabgène, c'est la production. Nous sommes des producteurs de matières premières utilisées par les industriels et les laboratoires." Le discours de Patrick Henno, créateur et PDG de la société Mabgène, est atypique dans le secteur des biotechnologies, habitué aux apparitions de start-up dont l'activité exige de fortes capitalisations initiales. Le créateur a préféré générer du chiffre d'affaires avant de se lancer dans l'innovation. Depuis 1997, tout d'abord abritée par le CRLC à Montpellier puis dans ses propres locaux à Alès dans le Gard, l'entreprise se développe en produisant les lots de molécules commandés par ses clients.

Mabgène se focalise sur la production de micro-protéines issues de cellules animales. "Nos produits sont des anticorps monoclonaux et des protéines recombinantes qui sont soit des matières premières pour des diagnostics, soit des principes actifs pour des médicaments, explique Patrick Henno." Pour obtenir les molécules demandées, l'entreprise exerce tout d'abord une activité de génie cellulaire avec des partenaires scientifiques comme le CRLC, l'INRA et l'Institut Pasteur. Dans un deuxième temps, Mabgène produit les premiers lots destinés aux études préliminaires, toxicologique par exemple. Enfin, dans le cas d'applications thérapeutiques, la société réalise des lots cliniques à partir desquels seront réalisées les études de phase 1 (étude d'activité sur des sujets sains) et de phase 2 (étude d'activité sur des sujets malades) exigées pour tous les nouveaux médicaments.

"Des études marketing montrent qu'il n'y a pas adéquation entre le nombre d'unités de production et le nombre de molécules en développement, affirme le PDG." L'objectif de Mabgène est donc de répondre à la demande des industriels qui étudient un nombre croissant de molécules. Même si la majorité d'entre elles ne dépassent pas le stade de la phase 2, il reste nécessaire de les produire pour mener à bien les premiers tests. Des spécialistes du diagnostic tels que Bio-Rad ou Vetoquinol et de grands groupes pharmaceutiques comme Innate Pharma ou Synthelabo font désormais appel au savoir-faire de Mabgène, tout comme certains centres de recherche tels que l'IRD et l'IGH.

Avec huit salariés et un chiffre d'affaires de 0,5 M€ en 2001, la société alésienne aborde une nouvelle phase de son activité. Elle boucle un nouveau tour de table pour lui permettre d'équiper en matériel son nouveau laboratoire qui devrait être opérationnel au cours du premier semestre de l'année 2003. "Nous serons capables de fabriquer des lots allant de 5 à 50 grammes, soit une production à mi-chemin entre le pilote et l'industriel" selon Patrick Henno. Conçu pour respecter de strictes conditions de fonctionnement (normes GMP : Good Manufacturing Pratices), ce laboratoire devrait permettre à Mabgène de répondre aux exigences du marché nord-américain. En parallèle, l'entreprise prépare ses propres projets en collaborant avec le CRLC pour la mise au point d'un conjugué dans le domaine de l'immunophotodétection pour le dépistage de métastase. Mabgène devrait réunir une dizaine de personnes à la fin de l'année et de 12 à 15 collaborateurs fin 2003, en majorité des techniciens et ingénieurs en biotechnologie.
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