Trouver une actualité en Occitanie

A partir de 2005, les nombreuses générations nées entre 1945 et 1975 commenceront à partir en retraite. Selon l'INSEE, les effets du papy-boom devraient être un peu plus sensibles en Languedoc-Roussillon que dans le reste de la France, la population active y étant plus âgée que la moyenne. Zoom sur ce phénomène qui ne permettra pas nécessairement une baisse du chômage...

Perspectives à l'horizon 2020

Un tiers des actifs aujourd’hui en emploi partiront en fin de carrière d'ici 2020.


Les départs seront massifs dans les secteurs employant majoritairement des agents publics (en Languedoc-Roussillon, 42 % des 100 000 agents de l’administration publique d’ici 2020).


Dans le privé, l’agriculture sera le secteur le plus touché (- 19 000 personnes en quinze ans, soit 40 % des actifs aujourd’hui en emploi). Les activités financières (banques et assurances) et immobilières (agences immobilières, administration de logements...) connaîtront également de nombreux départs (respectivement 40 % et 38 % des personnes en emploi). Plusieurs autres secteurs où la main d'oeuvre est plus jeune seront relativement épargnés par les départs de fin d'activité : les hôtels-restaurants, les services opérationnels (dont le travail temporaire), le commerce de détail et de gros, la réparation automobile, le secteur du conseil et de l'assistance et la construction.



Un taux de départ des cadres préoccupant

En 2005, un tiers des cadres a 50 ans et plus en Languedoc-Roussillon, alors qu’en moyenne seulement un quart des actifs en emploi est dans ce cas. Conséquence : les cessations d’activité des cadres dans les années qui viennent seront très élevées. Pour anticiper et accompagner ces départs, la formation et les pratiques de promotion interne devront perdurer, voire être renforcées dans certains secteurs.


Selon l'INSEE, la situation pourrait même être préoccupante pour les cadres des secteurs de la banque et des assurances, les cadres administratifs, comptables et financiers et les cadres des entreprises de transport-logistique.



L'enjeu : remplacer les nombreux départs d’actifs

En France, les entrées de jeunes dans la vie active vont se stabiliser, et le surplus de jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail par rapport aux sorties de fin de carrière va fortement se réduire, pour tendre vers zéro.


L’augmentation du taux d’emploi des femmes et des seniors pourrait compenser ou retarder une partie des départs, phénomène sur lequel le Languedoc-Roussillon a une grande marge d’amélioration possible.


Les migrations interrégionales devraient également contribuer favorablement au remplacement des partants. Or justement, le Languedoc-Roussillon se situe en tête des régions ayant un solde migratoire d’actifs positif.


Enfin, même si certaines entreprises pourraient saisir l’occasion pour alléger leurs effectifs et réaliser des gains de productivité, les besoins de recrutement devraient cependant rester conséquents dans les secteurs gros utilisateurs de main d’oeuvre.



Une baisse du chômage en perspective ?

L'emploi dans l'hôtellerie et la construction, deux secteurs clés en Languedoc-Roussillon, devrait rester dynamique, grâce à la forte croissance démographique régionale et au développement du tourisme. Les difficultés de recrutement de ces secteurs pourraient être toutefois aggravées par la " concurrence " de secteurs plus attractifs, d'où la nécessité pour eux de changer leur image, de travailler sur la pénibilité et d'améliorer les perspectives professionnelles des salariés.


Selon l'INSEE, avec la hausse des postes à pourvoir libérés, le nombre de personnes susceptibles de se présenter sur un poste de travail devrait diminuer. Mais pour rapprocher l'offre et la demande de travail, encore faudra-t-il que les qualifications des demandeurs d'emploi locaux correspondent aux postes offerts par les entreprises.



Source : Repères synthèse n°8, septembre 2008, Jean-Claude GIDROL - INSEE ...