Occitanie : un marché du travail dynamique et attractif, mais un chômage élevé

Une hausse de la population active cependant inégale selon les départements d’Occitanie
Entre 2006 et 2013, la population active augmente dans tous les départements d’Occitanie, avec néanmoins une grande diversité de situations en matière d’évolution des marchés du travail.
La hausse de l’emploi concerne surtout les départements les plus peuplés et aux économies les plus dynamiques, en particulier la Haute-Garonne et l’Hérault. Certains départements enregistrent une baisse de l’emploi, comme les Hautes-Pyrénées ou l’Aveyron. En revanche, le nombre d’actifs au chômage progresse dans tous les départements d’Occitanie. La progression annuelle moyenne du nombre d’actifs au chômage se situe entre +2,6‰ pour la Lozère et +6,6‰ pour l’Aude.

Télécharger l’étude complète de l’INSEE


Occitanie : un marché du travail dynamique et attractif, mais un chômage élevé

Zoom sur une récente publication de l’INSEE, qui souligne un paradoxe caractérisant particulièrement la région Occitanie : un marché du travail dynamique et attractif, mais un chômage qui reste élevé (l’étude porte sur la période 2006-2013, impactée par la crise)...

Le paradoxe de l’Occitanie
L’Occitanie est après l’Île-de-France la région qui crée le plus grand nombre d’emplois entre 2006 et 2013. Pourtant, sur la même période, le taux de chômage progresse de 2,1 points, soit la plus forte hausse des régions métropolitaines, et à partir de la crise économique de 2008, l’Occitanie devient la deuxième région après les Hauts-de-France où le chômage est le plus important, avec un taux qui atteint 11,9% en 2013.
Entre 2013 et 2018, ce positionnement évolue peu. Le taux de chômage diminue tendanciellement depuis 2015 dans toutes les régions et s’établit à 10,7% au troisième trimestre 2018 en Occitanie, toujours derrière les Hauts-de-France. Il reste structurellement supérieur à la moyenne de France métropolitaine, de 1,9 point au troisième trimestre 2018.
Nota bene : plus de la moitié des régions métropolitaines connaissent à la fois une hausse de l’emploi et du chômage sur la période 2006-2013, notamment celles voisines comme Provence-Alpes-Côte d’Azur, Nouvelle-Aquitaine ou Auvergne-Rhône-Alpes. Néanmoins, l’Occitanie se singularise par l’ampleur de ces évolutions.

Qu'est-ce qui explique ce paradoxe ?
L’Occitanie est la région où la main-d’œuvre disponible pour travailler, en emploi ou à la recherche d’un emploi, augmente le plus entre 2006 et 2013 : le nombre d’actifs s’accroît de 12,6 actifs pour 1 000 actifs par an, soit +29 900 actifs supplémentaires par an, une hausse deux fois plus forte qu’en France métropolitaine.
L’étude évoque trois facteurs pour expliquer ce phénomène : d’une part, pour une grande partie, le dynamisme de la population active, qui croît fortement sous l’effet principal d’un apport migratoire important (+19 500 actifs supplémentaires par an sur la période, soit +8,2‰).
L’augmentation de la population active résulte aussi du changement des comportements d’activité des habitants, à savoir la progression de l’activité des seniors. Non spécifique à l’Occitanie, elle est liée aux mesures visant à maintenir les seniors sur le marché du travail (recul de l’âge légal de la retraite et augmentation progressive du nombre de trimestres nécessaires pour obtenir une retraite à taux plein).
Enfin, l’étude cite le renouvellement des générations en âge de travailler, même s’il est relativement faible dans la région puisqu’il ne contribue qu’à hauteur de 1,7‰ par an à la hausse du nombre d’actifs. ...