Auto-destruction ?

Le statut Auto-entrepreneur est un succès formidable avec prés de 900.000 travailleurs non-salariés ayant choisi ce régime. Et les récentes annonces de la ministre de l'artisanat sur une réforme de ce statut ont provoqué un mouvement de contestation sur Internet. Les Poussins succèdent aux Pigeons ! Que ce statut entraine une concurrence déloyale ou des abus de certains patrons qui remplaceraient des salariés par des auto-entrepreneurs, c'est indéniable. Il y a toujours des filous pour détourner le système. Mais est-ce une raison, dans un pays qui manque d'entrepreneurs, de limiter les possibilités de se lancer sans aucune compétence en gestion, avec un seul savoir-faire ou une bonne volonté ? Car le principal atout de ce régime est la simplicité du suivi d'activité. Pas de business plan, de plan de trésorerie, d'anticipation des charges sociales du travailleur indépendant qui seront régularisées à 18 mois,.... L'auto-entrepreneur, très souvent, créé son emploi et calcule très rapidement son "salaire" après le prélèvement forfaitaire. C'est vrai que l'on aime pas le succès en France ! Plutôt que de complexifier le système, pourquoi ne pas accentuer les contrôles pour détecter les abus ! Chaque entreprise qui recourt à des indépendants (auto-entrepreneurs ou professions libérales), doit le déclarer dans sa liasse fiscale avec le nom du professionnel et le montant des honoraires. Il me semble aisé de faire le rapprochement avec un ancien salarié de la même société devenu (de son plein gré ou non, cela peut donner lieu au contrôle) auto-entrepreneur. En poussant plus loin, on peut mettre en garde l'auto-entrepreneur sur le fait que son activité déclarée est mono-client ce qui est dangereux pour son indépendance, voire louche, et peut être requalifiée en salariat déguisé ? D'une logique de complexification pour lutter contre une minorité d'abus, on va étouffer un des rares moteurs de l'économie interne française, voire générer des chômeurs supplémentaires. Je vous invite à lire la sélection (certes subjective) de commentaires sur Rue89 sur le sujet. D'où le titre de cet édito !