Démissions en nombre mais pourquoi ?

La DARES a publié une étude sur l'évolution des démissions entre 2007 et 2022. Effectivement, le nombre total de démissions enregistrées au 1er trimestre 2022 (derniers chiffres disponibles) est le plus haut jamais relevé depuis 2007. Il dépasse les 520 000 démissions enregistrées début 2022.

Evolution des démissions 2007 - 2022

Pourquoi un niveau si élevé ?

Avant toute hypothèse de changement de vie après l'épisode COVID-19, l'explication est plus pragmatique.
Les besoins de recrutement des entreprise sont tellement nombreux que les salariés hésitent beaucoup moins à quitter un emploi pour en saisir un autre. La crainte du chômage a baissé alors que les offres d'emploi explosaient.
Cette volatilité des salariés est entretenue par la concurrence en terme de salaires ou de conditions de travail des employeurs. Les démissionnaires ont majoritairement une autre opportunité en ligne de mire au moment de leur démission. Tandis que les salariés, souhaitant quitter leur entreprise sans solution de secours, auront recours à la rupture conventionnelle dont les chiffres sont aussi au plus haut (plus de 450 000 en 2021).

Alors, le marché de l'emploi, du recrutement, est favorable aux actifs, et plus particulièrement à la classe d'âge avec le plus fort taux d'emploi (les 25-49 ans : 82%) et les employeurs doivent redoubler d'effort pour ATTIRER de nouveaux collaborateurs et CONSERVER leurs actuels salariés. Les enjeux sont donc moins commerciaux (trouver des marchés ou des clients) que productifs (avoir les moyens humains de produire ou de servir).

Vous n'avez donc pas fini de voir des postes de CHO, Chief Happiness Officer (responsable du bonheur au travail ?) et de Talent Acquisition Specialist (chargé d'attraction des talents ?)

Et pour les employeurs, préparez la réponse à cette question des candidats en entretien : Pourquoi venir travailler pour vous ?


Sources :
La France vit-elle une Grande démission ?

Les ruptures conventionnelles en 2021